Cette question suscite depuis longtemps un débat au sein de la profession, et elle demeure
sujette à discussion . Bien que l’indépendance du journaliste soit un idéal à poursuivre, de
nombreuses voix estiment qu’elle est difficile, voire impossible à atteindre en pratique. En
effet, même lorsque l’influence extérieure est réduite au minimum sur le plan financier ou
matériel, d’autres facteurs tels que des affiliations religieuses ou des préjugés sociaux
peuvent parfois interférer, en fonction du contexte. Tout journaliste est un citoyen, avec ses
convictions légitime, et tout média a une ligne éditoriale plus ou moins affirmée. Le
fonctionnement collaboratif d’une rédaction tend à protéger des biais. Si un journaliste peut
rencontrer des difficultés à rester objectif lors du traitement d’un sujet particulier, ses
confrères pourront redresser sa perspective.
L’indépendance et l’objectivité peuvent être davantage vus comme des idéaux auxquels il
est essentiel d’aspirer continuellement, avec un effort constant.
Cependant, l’honnêteté envers les faits est un impératif pour tout journaliste, car elle peut
être garantie et vérifiable grâce à une méthodologie rigoureuse dans la collecte de
l’information et au respect scrupuleux de l’éthique et des règles de déontologie dans le
choix et le traitement des informations. Ces principes jouent un rôle fondamental dans la
préservation de l’objectivité journalistique.
Le croisement d’informations et l’effort pour équilibrer les différentes perspectives, par
exemple, permettent de surmonter les préjugés et les idées préconçues, renforçant ainsi la
qualité de l’information. La rectification des erreurs lorsque des faits sont incorrects
constitue un signe d’intégrité et de respect envers la vérité. Ces mécanismes permettent
aussi de maintenir la fiabilité du journalisme et de conserver et mériter la confiance du
public.
Souleymane Diassy, Africa Check