Alors que les médias d’information en continu et les réseaux sociaux donnent
d’innombrables occasions au plus grand nombre de s’exprimer, chacun s’estime en droit de
donner, et même de publier, son avis. Pourtant, tous les propos, vrais ou faux, ne se valent
pas. Si « les opinions sont libres, les faits sont sacrés », énonçait le journaliste britannique
Charles Prestwich Scott (1846-1932).
Et en plus, ils sont têtus ! Un fait est un élément, réel, vérifiable dont on peut apporter la
preuve tangible. Il est clair et distinct pour tout le monde. Chacun peut, à la lumière des
preuves ou des sources fournies, attester du caractère vrai ou faux d’un fait. En journalisme,
dans une information on rapporte le fait en répondant aux questions Qui? Quoi ? Où?
Quand? Comment? Pourquoi? en s’appuyant sur des sources. A titre d’exemple, dire que
“La Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao en Afrique en 2022”, est un fait dont on
peut établir la véracité ou la fausseté.
Quant à l’opinion, c’est un jugement. L’opinion exprime, un avis, un ressenti, une conviction.
Il n’est pas possible d’établir la vérité ou la fausseté d’une opinion parce qu’elle est propre à
une personne, un groupe ou une communauté et peut varier d’une personne à une autre.
Elle est discutable et peut se résumer à un positionnement “Pour” ou “Contre”. À la lumière
de l’exemple précédent, dire que “Abidjan a le climat le plus doux au monde” comme les
Ivoiriens le clament dans une assertion populaire est une opinion. Un Camerounais, un
Chinois, un Français, un Américain, un Australien peuvent aussi le dire des villes de leurs
pays respectifs. Il n’y a pas une unité universelle de mesure de la douceur des villes.
Aussi bien les faits que les opinions ont leurs valeurs dans le débat public ou dans les
discussions privées. Pouvoir cependant faire le distingo permet d’avoir des discussions
saines et constructives. Trouvez ici, un document pour vous exercer à la différence entre les
faits et les opinions.
Olivier Ribouis, Badona