Le factchecking (vérification des faits en anglais) est un procédé journalistique. Son objectif
principal est de s’assurer de la véracité d’une affirmation, d’une information ou d’une rumeur.
Malgré les apparences, cette notion est loin d’être récente et cantonnée au récent
développement d’internet ! Il s’agissait au départ d’un processus interne aux rédactions, visant
à vérifier les informations avant qu’elles soient publiées.
La mode récente du factchecking, depuis le début des années 2000 et d’après une inspiration
américaine, ne signifie pas pour autant que le contenu de la presse ou des rumeurs circulant
dans l’espace public ne faisait pas auparavant l’objet d’une analyse. Toutefois, la pratique
n’était pas autant théorisée ni systématisée. Ce n’est que récemment que, dans le monde
entier, des journalistes se sont spécialisés dans cette activité en adoptant des standards
communs et que des structures spécialisées lui sont entièrement dédiées, soit des cellules au
sein de médias généralistes, ou des médias de vérification.
Il existe désormais des journalistes spécialisés en vérification des faits. Ils se sont dotés de
méthodes, suivent des formations et peuvent faire valider leur travail en rejoignant un réseau
mondial, le Réseau international de vérification des faits (IFCN).
Toutefois, plusieurs chercheurs rappellent que si la vérification des faits est essentielle pour
contrer la désinformation, elle ne peut être qu’une partie de la réponse. La viralité des
vérifications est le plus souvent bien moindre que celle qu’a eu l’information erronée qu’elle
vérifie. Par ailleurs, des voix s’élèvent pour rappeler que l’abus de vérification, notamment lors
des débats politiques à fort enjeux, peut conduire à oublier perdre de vue d’autres grands
principes du journalisme.
Mamady Kebe, IvoireCheck