Avec l’explosion de l’utilisation massive des réseaux sociaux, les journalistes n’ont plus le
monopole sur l’information. N’importe quel témoin d’un évènement peut le partager avec
les autres sur la toile. Mais un tel partage se fait sans contexte, ni analyse, et la reprise de
ces éléments bruts partagés se fait souvent sans vérification. S’ils sont des sources
précieuses de témoignages et de matière brute d’information, les réseaux sociaux sont aussi
devenus des plateformes sur lesquelles prolifèrent approximations et fausses informations.
Cependant penser qu’Internet est le seul canal de circulation des fausses informations serait
une erreur. La désinformation n’a pas attendu l’invention d’internet ! Le Factcheking non
plus. Déjà aux États-Unis dans les années 1920, des médias comme le Time avaient déjà
constitué des équipes de factcheckers. L’idée était de vérifier, avant publication, toutes les
informations contenues dans le magazine notamment les discours des hommes politiques.
Le bouche à oreille, avec les exagérations et les fausses interprétations qui s’introduisent à
chaque étape de la longue chaîne du téléphone arabe, est aussi vieux que l’humanité. D’une
certaine façon, les moyens modernes tels que les réseaux sociaux et les boucles WhatsApp
n’ont fait que lui donner une viralité fulgurante. La rumeur d’aujourd’hui peut de se
répandre dans le monde entier en quelques instants.
Enfin, il serait injuste de ne parler que des fausses nouvelles propagées par les utilisateurs
des réseaux sociaux et des messageries. Parfois, ce sont des institutions bien établies, dont
des médias traditionnels ou des personnalités en vue, qui sont responsables de leur
propagation.
Abdoulaye Guindo, Benbere Vérif