La République Centrafricaine et la France se sont mis d’accord sur une feuille de route pour mettre en place une collaboration constructive entre les deux pays et relancer leur relation, lors d’une rencontre à l’Élysée entre le président Faustin-Archange Touadéra et son homologue Emmanuel Macron le 17 avril dernier.
Cette reprise de collaboration a suscité de nombreuses fausses informations et accusations vis-à-vis de la France. Tel est le cas de cette information qui circule sur facebook ces derniers temps ainsi que dans les groupes whatsapp affirmant que les français sont en train de perdre leur virilité et qu’ils ont besoin des hormones des hommes centrafricains afin de retrouver leur virilité. Faux, ont confirmé à Centrafrique Check le premier conseiller politique au sein de l’Ambassade de France en Centrafrique ainsi que le porte-parole du gouvernement.
Vérification:
Réaction de l’Ambassade de France en Centrafrique
Nicolas Courtin, conseiller politique à l’Ambassade de France en République centrafricaine dement cette accusation affirmant que les ressortissants français en Centrafrique utilisent des stratégies secrètes pour voler les attributs masculins des hommes centrafricains.
«Faux, les ressortissants français en Centrafrique n’utilisent ni de stratégies secrètes ni ne volent les attributs masculins des hommes Centrafricains. Alexandre Piquet, premier conseiller de l’Ambassade de France en RCA n’est pas un agent des services de renseignement français. Il est fonctionnaire d’Etat et diplomate français depuis plus de 10 ans et il n’a jamais été en poste en Haïti. Nous le répétons, il n’existe pas de programme secret pour voler les attributs masculins des hommes Centrafricains.»
Par ailleurs, l’auteur de cette publication précise que les français sont en train de perdre leur virilité et qu’ils ont besoin des hormones des hommes centrafricains afin de retrouver leur virilité. Cette information est totalement fausse selon le conseiller politique:
«Les Français ne sont pas en train de perdre leur virilité. Cette question fait référence à une étude récente, publiée au début de l’année 2024 en France, et réalisée par l’Institut français d’opinion publique (IFOP). Ce sondage affirme qu’un adulte français sur quatre (24 %), âgé de 18 à 69 ans, aurait déclaré ne pas avoir eu de rapports sexuels au cours de l’année écoulée, c’est-à-dire 2023.»
Il poursuit en ces termes: «Cette affirmation ne veut pas dire premièrement que les Français seraient en train de perdre leur virilité, et, deuxièmement, qu’ils ont besoin des hormones des hommes centrafricains afin de retrouver leur virilité. Cela n’a rien à voir avec la virilité. Si, on lit toute l’étude IFOP, et en particulier, l’analyse qui est faite de ce sondage, on constate que les raisons de cette « récession sexuelle », c’est-à-dire la diminution des rapports sexuels, est liée à une multitude de facteurs culturels et sociaux, et non biologique ou physiologique, qui pour l’essentiel renvoie à l’évolution des modes de vie et des rapports intimes entre les gens ».
« Aucun organe masculin des hommes Centrafricains n’a été transporté par camion vers un pays africain voisin puis envoyé par avion de transports militaires vers Paris. Il n’existe pas de programme secret pour voler les attributs masculins des hommes Centrafricains. Par ailleurs, Il n’existe pas d’ « opération secrète », donc notre président n’a rien à approuver » a t-il-précisé
«Nous ne connaissons pas cette vidéo anonyme. Mais, nous pensons qu’il n’est pas rare de voir des camions traversant les portes du château de Versailles, notamment lors de réceptions, d’événements culturels, ou tout simplement dans le cadre de l’entretien ordinaire du château.» conclu-t-il
Réaction du gouvernement centrafricain
Dans l’objectif de tordre le cou à cette croyance sociale sur le fait que les ressortissants français n’utilisent pas des stratégies secrètes pour voler les attributs masculins des hommes centrafricains, nous avons interviewé le ministre de la Communication et des Médias et Porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou lors de la conférence de presse du 11 novembre 2024, qui dement cette information.
«Depuis que les gens racontent ces histoires de disparition des sexes masculins, techniquement du côté médical, on a jamais vu ce sexe disparu. Il y a un qui avait dit que son sexe est porté disparu et mon collègue le ministre de la santé, Docteur Pièrre Somse a pris des médecins, on a pris cette personne on l’a amené l’examiner et son sexe n’est pas disparu, mais est plutôt rétréci. Mais dans sa tête son sexe est porté disparu, hors son sexe est là. Ici en Centrafrique on est prêt à accepter un certain nombre de choses sans vérifier et ça crée le traumatisme. Cette information est créée pour traumatiser. C’est une manière de pousser les gens contre les Français, je ne suis pas d’accord, aucune preuve ne l’a démontré».
«C’est encore de la manipulation. Vous vous souvenez qu’à un moment donné on était au plus fort de la manipulation où les gens commençaient à organiser des marches dans la ville de Bangui, j’ai fait des déclarations au nom du gouvernement pour leur dire qu’il faut arrêter. » explique le porte-parole du gouvernement.
Cette information survient suite aux rumeurs qui circulaient au mois d’août de bouche à oreille à Bangui ainsi que dans les provinces affirmant que plusieurs personnes auraient perdu leur appareil génital, notamment leur pénis, après avoir salué un passant. Cette histoire a poussé plusieurs personnes à devenir très méfiantes contre toute salutation d’une personne inconnue dans le but de les protéger contre toute tentative de disparition de leurs sexes. Pour cela, le 2 septembre, lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Bangui, le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou a affirmé que ce ne sont que des rumeurs.
Verdict:
En conclusion, il y a lieu de retenir que l’information selon laquelle les ressortissants français n’utilisent des stratégies secrètes pour voler les attributs masculins des hommes centrafricains est fausse après plusieurs vérifications faites par notre rédaction.